De l'empreinte des Bergers

De l'empreinte des Bergers Berger Blanc Suisse

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Dysplasie coxo-fémorale (de la hanche)

La dysplasie coxo-fémorale, plus communément appelée dysplasie de la hanche, est une affections de l’appareil ostéo-articulaire particulièrement répandue dans l’espèce canine. Elle affecte préférentiellement les races de grande taille à croissance rapide.

La dysplasie résulte d’une malformation de l’un des composants de l’articulation. Une articulation est le point de rencontre entre deux os, unis entre eux par des ligaments, et destinés à être mobiles l’un par rapport à l’autre. Elle est entourée d’un manchon protecteur appelé capsule articulaire. Les surfaces osseuses en contact sont appelées surfaces articulaires et sont recouvertes d’un cartilage destiné à faciliter les mouvements des os entre eux, l’ensemble baignant dans un liquide appelé liquide synovial et qui fait office de lubrifiant.

Lorsqu’une articulation est dysplasique, les mouvements qui s’y effectuent sont soumis à des contraintes mécaniques anormales qui conduisent à une usure prématurée puis une destruction des cartilages et des extrémités osseuses aboutissant à la constitution de lésions d’arthrose. Celle-ci se traduit cliniquement par une douleur et une boiterie handicapant plus ou moins l’animal.

La dysplasie de la hanche est une maladie génétique et donc transmissibles à la descendance. Le premier traitement est préventif et consiste en un dépistage systématique des sujets atteints afin de les écarter des circuits de reproduction.

DH1Définition et généralités.

L’articulation coxo-fémorale unit le fémur à l’os coxal, ce volumineux os qui forme le bassin. L’os coxal est creusé d’une cavité appelée cotyle, dans laquelle s’emboîte complètement la tête du fémur qui est fixée au fond du cotyle par un ligament unique appelé ligament rond. Cette articulation est entourée d’une capsule très épaisse.

1 – Os coxal.

2 – Cotyle.

3 – Tête du fémur.

Le point de départ de la maladie est une atteinte des ligaments et de la capsule dont le tissu constitutif, le collagène, voit sa structure chimique modifiée. Il en résulte ce que l’on appelle une hyper-laxité, c'est-à-dire un manque de fermeté du ligament rond et de la capsule. Tout se passe comme si ces deux éléments étaient trop longs, faisant que lors des mouvements du fémur, la tête de celui-ci ne reste pas à sa place au fond du cotyle mais a, en permanence, tendance à en sortir : on parle de mouvements de sub-luxation. Ce sont ces mouvements anormaux qui seront à l’origine des lésions observées et de l’arthrose handicapante.

 

Le mode de transmission génétique de cette maladie est très complexe et est dit « multi génique à seuil ». Multi génique signifie que plusieurs gènes sont concernés. La notion de seuil implique qu’il faut que le nombre de gènes présents chez l’animal et responsables de cette maladie soit supérieur à un certain total pour que l’animal soit atteint. Ensuite, ce seuil dépassé, plus il y aura de gènes nuisibles, plus le degré de la maladie ira en s’aggravant. Nous reviendrons à la génétique plus loin.

Influence des facteurs environnementaux.

A la génétique vient s’ajouter l’influence de certains facteurs dits environnementaux et qui sont principalement liés à l’hygiène de vie des chiots pendant leur croissance. Dans un lot de plusieurs chiens porteurs du potentiel génétique faisant d’eux des sujets dysplasiques, les lésions d’arthrose et donc l’intensité de la manifestation clinique de la maladie présentera une grande variabilité entre ces individus et ce, du fait de l’influence de ces facteurs environnementaux. Certains seront gravement invalidés dès leur jeune âge alors que d’autres ne manifesteront jamais aucune gêne avec, entre ces deux extrêmes, tous les stades intermédiaires possibles. De cette variabilité d’expression clinique découle le concept d’héritabilité.

L’héritabilité résulte d’un calcul mathématique statistique et détermine, pour une race donnée, l’influence que peuvent avoir les facteurs environnementaux. Si l’héritabilité est de 0, la part génétique peut être totalement contrecarrée alors que si elle est de 1, les facteurs environnementaux ne peuvent avoir aucune influence. Cet indice a été établi pour de nombreuses races. Elle est estimée par exemple entre 0,35 et 0,6 chez le Labrador, 0,3-0,45 chez le Leonberg, 0,26-0,39 chez le Rottweiler et 0,8 chez le Samoyede.

 

Parmi les facteurs environnementaux on retiendra:


  • La race joue un rôle indéniable et important. Le facteur racial s’exprime au travers de l’angle entre l’axe des membres postérieurs et la colonne vertébrale ainsi que par le degré de développement des muscles fessiers et plus précisément, leur masse relative par rapport à la masse corporelle totale. Ces deux facteurs sont certes en partie déterminés par les facteurs exercice physique et alimentation mais aussi, en tant que caractéristique d’une race donnée, par des facteurs génétiques différents de ceux impliqués dans le déterminisme de la dysplasie. Ce dernier point est actuellement retenu pour expliquer l’absence de dysplasie chez les différentes races de lévrier qui présentent tous une masse des muscles fessiers importante pour une masse corporelle totale faible.

  • - L’alimentation est le facteur qui a donné lieu au plus grand nombre de travaux. Elle joue un rôle indiscutable et l’impact négatif d’une alimentation trop riche en protéines et en calcium pendant la période de croissance est aujourd’hui parfaitement reconnue. Allant dans le même sens, et en partie dépendant de l’alimentation, on citera aussi une prise de poids trop rapide et trop importante.

  • - L’exercice physique a toujours été montré du doigt. Or aucune étude précise n’a jamais été réalisée sur ce point et son influence peut se discuter. La solution est celle du juste milieu. Un minimum d’exercice physique est nécessaire à l’obtention d’un bon développement musculaire notamment au niveau des muscles fessiers pour favoriser la stabilisation de l’articulation. Faire bouger le chiot et le muscler certes, mais en évitant, pendant la période de croissance tout effort forcé et prolongé, la montée et descente des escaliers et les sauts.

  • - La castration précoce chez les mâles est pointée du doigt par un article récent.


Cette notion d’héritabilité explique aussi toute l’influence que peuvent avoir, pendant les premières semaines de vie chez l’éleveur, les règles hygiéno-diététiques auxquelles sont soumis les chiots.